Hello mes petits rayons de soleil !
Vous savez, de manière générale, j'essaie toujours d'avoir le sourire aux lèvres (tout le temps ou presque : je risque donc d'être ridée des zygomatiques comme une vieille pomme granny-smith avant mes 30 ans... Wait and see). Je tente d'être positive en toutes circonstances, de leitmotiver (oui oui, ce verbe est bien une pure invention de ma part ;)) "qu'après-la-pluie-viendra-toujours-le-beau-temps" et puis ZUT si ce n'est pas le cas. Il paraît que le bonheur attire le bonheur alors autant mettre toutes les chances de son côté non ?!
" Comment tuer tes ennemis ?
Souris... "
Mais autant être honnête : je suis humaine. Parfois, je râle. Ma susceptibilité fait rage et je prends la mouche. Souvent, je m'angoisse en pensant à tout ce que ma vie est, n'est pas et ne sera peut-être jamais. Par moments, je perds espoir et je ne crois plus en rien, pas même en mes rêves. De temps en temps, je suis anxieuse et je prends peur, rêvant de fuir tout et tout le monde à l'autre bout du globe. Quelquefois, je manque de confiance en moi et l'envie de baisser les bras me guette terriblement. Fréquemment, ma sensibilité me blesse et me renvoie à mes faiblesses intérieures.
" Ma faiblesse vient du fait que je me soucie trop des autres..."
(Papa Roach - Scars)
Certains jours, je me noierais dans un verre d'eau tant je suis défaitiste et tant le moindre petit caillou sur mon chemin me semble être une montagne infranchissable. Parfois, je laisse les broutilles du quotidien devenir des boulets accrochés à mes chevilles et (fatalement), mon cœur devient aussi lourd qu'une pierre. De temps en temps, le pessimisme m'entrave et m'empêche de respirer, tant et si bien que je me renferme dans ma bulle de solitude en attendant des lendemains meilleurs. Par moments je le concède, il m'arrive d'être en rogne contre le destin qui semble prendre un malin plaisir à faire la gueule. De temps en temps...
" N'oublie pas de t'aimer "
Mais chaque matin et chaque soir, je passe devant un hôpital spécialisé dans la recherche contre le cancer. Dire que ce bâtiment en impose est vraiment un euphémisme. Chaque jour, en passant devant encore et toujours, je me sens toute petite, comme écrasée par le poids de cette énorme bâtisse qui s'élève fièrement vers le ciel. Chaque jour en passant devant, je pense à ce qui se joue dans un lieu de ce type, dans cette "mini-ville" où des milliers de personnes évoluent chaque jour et jouent un rôle clé, chacun à leur manière. La façon dont, probablement, chaque seconde compte et comment chaque jour est probablement une victoire, pour les patients comme pour le personnel. La façon dont, aussi, la vie de ces personnes a sans doute basculé du jour au lendemain et comment la vie ne tient parfois qu'à un fil...
" En une seconde, tout peut changer... "
A deux pas de là se trouve un club de loisirs où médecins, infirmières et même familles peuvent profiter d'un moment de "détente" bien mérité quand ils en ont l'occasion. Ces deux lieux, pourtant si proches, tranchent singulièrement l'un de l'autre. La première fois que j'en ai entendu parler, j'ai d'abord été étonnée de constater qu'on ait eu l'idée de construire un lieu de ce type, où la "futilité" est souvent de mise, à deux pas d'un hôpital où certains se battent littéralement pour survivre de l'autre côté du mur. Puis, j'ai réalisé que la vie continue et qu'elle le doit absolument, pour tout le monde. Ces gens qui souffrent ont eux aussi sans doute plus que jamais besoin de rêves, d'espoir... et probablement de "normalité". Je les imagine parfois regarder à la fenêtre de leur chambre et penser au jour où ils pourront venir se détendre de l'autre côté de la rue s'ils le désirent.
Mais en attendant, ces deux univers cohabitent tant bien que mal. Un mur sépare littéralement et maladroitement ces deux mondes. Ou comment deux réalités différentes subsistent à quelques mètres l'une de l'autre seulement sans jamais se rencontrer... A l'arrière de l'hôpital, un petit jardin a été aménagé pour les patients qui souhaiteraient profiter du timide soleil estival. Au milieu des parterres de fleurs, des petits bancs et des tonnelles ombragées, il n'est pas rare de voir leurs silhouettes frêles évoluer, souvent accompagnées de leurs perfusions. Certains jours, leurs familles les accompagnent et l'on peut même entendre des rires d'enfants. L'espoir qui s'élève.
L'espoir ---->
Mais à la nuit tombée, quand je regagne ma voiture garée dans l'ombre de cet hôpital qui disparaît dans le couchant, je ne peux pas m'empêcher de jeter un coup d’œil à toutes ces fenêtres illuminées dans la nuit. Je me demande ce qui s'y passe et j'espère très fort que les gens qui s'y reposent ne souffrent pas et trouvent le repos et l'apaisement tant convoités.
C'est étrange et inexplicable mais je crois qu'il faut passer devant cet hôpital, la nuit, quand tout est calme et que tout semble endormi, pour comprendre le poids de la vie et des destins qui se jouent derrière toutes ces fenêtres, allumées ou éteintes. C'est égoïste et follement humain tout à la fois mais peut-être faut-il passer devant cet hôpital pour relativiser et prendre du recul sur tous les tracas, les bobos, les petites plaies, les cicatrices, les souvenirs douloureux et les maux du quotidien qui nous étouffent, nous font souffrir et nous empêchent parfois d'avancer.
Bien sûr qu'il est naturel d'avoir de mauvais jours, d'être déçue par la vie et même de penser que tout ceci ne vaut pas le coup. On ne peut pas toujours penser à la "chance" que l'on a d'être bien portant ou de vivre dans un pays (encore) privilégié. On ne peut tout simplement pas toujours voir le verre à moitié plein (si quelqu'un y parvient, qu'il n'hésite pas à me donner la recette ! ;)) Mais il faut aussi savoir ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure et sur ce qui se joue parfois à quelques mètres de nous seulement, des réalités qui nous échappent mais qui n'en sont pas moins présentes et réelles et sur lesquelles nous pouvons peut-être agir aussi, chacun à notre manière. Puis il faut tenter de se rappeler qu'il y aura des jours meilleurs, espérons-le, pour tout le monde...
" Tout va s'arranger, peut-être pas aujourd'hui mais prochainement... "
Peut-être faut-il passer devant cet hôpital pour comprendre que la vie est un combat dont chaque seconde est davantage précieuse encore que la précédente. C'est un peu triste mais bien réel : peut-être faut-il passer devant cet hôpital pour sentir le poids de la vie qui coule dans nos veines et comprendre que chaque minute est peut-être bien un cadeau inestimable...
Ps : Je ne fais pas partie d'une secte et je ne prêche pas la bonne parole ;) Je me sens juste reconnaissante en ce 2 août 2012 et je mesure ma chance de n'avoir à me plaindre que de quelques broutilles actuellement. Parfois, il fait bon de l'écrire noir sur blanc et de penser à ceux qui n'ont pas cette chance... Je vous embrasse, mes lecteurs adorés, merci de me suivre comme vous le faîtes encore et toujours ! A très vite avec des articles un peu plus légers que je vous prépare... :)