Hello mes petits choupis !
Histoire de faire original, je vous souhaite à tous une année 2013 absolument magique, féerique, exceptionnelle, magistrale... En un mot : à la hauteur de vos projets et de vos envies ! J'espère qu'elle sera douce pour tout le monde. J'ai été un moment sans écrire et je me suis dit que vous expliquer les raisons de ces longs silences entre mes articles et mes réponses à vos commentaires pourrait être assez drôle ! En effet, vous m'entendez souvent dire que j'aimerais avoir plus de temps pour écrire, plus de temps à consacrer à ce blog. Le temps, normalement, ça se trouve ou du moins, ça se créé, ça s'aménage... Bref : rien d'insurmontable en soi. Oui mais voilà, aujourd'hui je vous propose, mes lecteurs chéris, un petit article en immersion façon "Vis ma vie de... travailleuse en horaires décalés". De quoi comprendre pourquoi selon moi, il n'y aura jamais assez d'heures dans une journée !
Mon (dés)amour des horaires décalés remonte à loin (mode introspection on) : je me souviens d'un Noël quand j'étais enfant. Il était tard et on venait juste d'ouvrir les cadeaux (chez moi, le gros bonhomme en rouge passait toujours le 24 au soir ;)) quand j'ai vu mon père enfiler discrètement son blouson. Deux secondes après, j'étais accrochée à sa jambe comme une moule à son rocher et entre deux sanglots, on pouvait m'entendre lui crier de rester avec nous. C'était Noël et dans ma tête de môme, il ne pouvait être nulle part ce soir-là (surtout pas au travail de surcroît !) qu'auprès des gens qu'il était censé aimer et qui auraient dû compter plus que tout au monde pour lui. Sa place ne pouvait être qu'ici, un point c'est tout. Mon père a fait ce qu'aurait fait probablement tous les pères du monde : il m'a dit qu'il devait partir travailler pour m'acheter plein de jolis cadeaux et que si j'étais sage et que j'essuyais vite mes larmes, il reviendrait même avec une surprise. Je l'ai laissé partir (moins par appât du gain que par lucidité : je n'ai jamais été capable de retenir mon père) mais je me souviens très clairement de la porte d'entrée qui s'est refermée sur lui. Je n'étais qu'une gosse mais je me rappelle m'être dit que je ne travaillerai JAMAIS en horaires décalés quand je serais grande.
Je ne comprenais sincèrement pas à quoi "me servait" un papa que je ne voyais pas la moitié du temps de par ses horaires farfelus, qui partait travailler à l'heure où je me couchais et qui dormait l'autre moitié du temps pour récupérer. J'enviais mes copines qui avaient des "papas-horaires-de-bureau" pour leur préparer leurs goûters au retour de l'école ou qui faisaient du vélo avec elles le week-end. Pour moi, il fallait être sérieusement frapadingue pour vouloir d'une vie pareille. Pourtant, une vingtaine d'années plus tard, un topo imparable : des diplômes, une recherche d'emploi qui s'enlise et la nécessité de trouver très vite un job alimentaire. On m'en propose un en horaires décalés : j'accepte. POURQUOI ??!, pourrait-on se demander 1) Parce qu'on ne peut pas s'empêcher de reproduire le passé ? 2) Parce que j'avais envie de connaître la joie de passer tous mes week-end à travailler ?! 3) Parce que je suis pleine de contradictions ? (et que j'aime ça !) 4) Parce que je suis un peu dingue moi aussi ?! (mince, ce serait donc héréditaire ?). En plus de l'urgence de ma situation, il est probable qu'il y ait sans doute un peu des quatre options pré-citées ! C'est donc en passant de l'autre côté du miroir que j'ai pu comprendre ce qu'est vraiment le travail en horaires décalés. Hé bien tu veux savoir lecteur d'amour ? C'est encore pire que ce que je croyais !
Mes amis et moi, les travailleurs en horaires décalés
(on a l'air heureux comme ça mais ne vous y fiez pas !)
Tu sais que tu bosses en horaires décalés quand...
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Quand tu reçois vraiment le SMS "bà alors... Tu viens plus aux soirées ?". Jusqu'alors, ce texto était un mythe, une légende urbaine. Mais un jour, tu le reçois vraiment. Panique. Tu tentes de te rappeler quand est-ce que tu es sorti pour la dernière fois. Trou noir ! Au début, tes amis s'obstinaient à t'inviter mais, lassés d'entendre toujours la même réponse ("J'peux pas, je bosse !"), ils ont lentement mais sûrement arrêtés. Et tu ne peux pas vraiment leur en vouloir : tu bosses quand ils dorment ou qu'ils sont en week-end et vice versa... Résultat : tu es obligé de prendre rendez-vous avec eux près d'un mois à l'avance. Pire qu'un ministre.
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Quand tu t'endors invariablement TRES (très, très, très) tôt. A force d’enchaîner "ouvertures" et "fermetures" à des rythmes effrénés, ton corps ne sait vraiment plus où il en est (et ta tête non plus d'ailleurs !). Un jour, tu peux dormir jusqu'à midi. Le lendemain, tu dois te lever à six heures du matin. Dire que tu es à la rue est un très petit euphémisme. Résultat des courses : tu piques du nez en même temps que les poules dès que tu as une soirée de libre et tu fais le tour du cadran. Pas très dérangeant quand on a 90 ans... Plus embêtant quand on a la vingtaine ! Toi qui te pensais si résistant, tu repenses avec nostalgie à tes années Fac (pas si lointaines, c'est là que le bas blesse) où tu te couchais à 1h du mat' et te levais à 6 sans ressentir la moindre fatigue. D'un seul coup, tu te sens vieille et tu tombes de très haut !
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Quand tu manges n'importe quoi à n'importe quelle heure (ou pire : quand tu ne manges pas du tout). Envie d'un couscous à 3h du matin ? Ne panique pas : c'est normal ! Quand on travaille en horaires décalés (à plus forte raison quand on est en contact avec le public), on ne peut pas se permettre de manger devant la clientèle. Alors tu manges quand tu peux (et souvent, clairement, tu ne peux pas). Résultat des courses : perte de poids, voire même risque de carences. Ou, à l'inverse, tu prends 10 kilos en quatre mois à force de caler ton estomac à grands coups de tartines au Nutella que tu t'envoies généreusement à 3h du matin (ce n'est pas ta faute, tu ne peux pas dormir sans avoir la faim calée !). Tu sais que si ça continue, tu risques de participer à l'augmentation du taux d'obésité français mais en attendant, tu en viens à rêver que Mac Do ne ferme pas de la nuit pour faire taire ton estomac qui chante à 1h du matin !
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Quand tu te réveilles invariablement à 6h du matin en te redressant dans ton lit façon "exorciste", que tu es persuadée que tu dois aller bosser et que tu penses avoir oublier de mettre ton réveil. Problème : pour une fois, tu peux dormir puisque tu es de repos (oui oui, ça arrive de temps en temps !). Problème bis : tu peux toujours essayer de te rendormir mais too late, le créneau est passé... Un petit footing peut-être ?
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Quand tu réalises que chaque jour est la répétition du précédent (et du suivant aussi d'ailleurs !), même ceux que tu imaginais absolument UNIQUES. Pour toi le dimanche est un jour sacré et travailler ce jour-là relève du blasphème ? (surtout parce que tu le passes en général en pyjama à flemmarder toute la journée sous la couette ;)). Le 1er mai est à tes yeux la fête de TOUS les travailleurs et tu n'imagines pas mettre un pied dehors ce jour-là ? Un conseil : ne travaille JAMAIS en horaires décalés. Et tant que tu y es, ne travaille jamais dans une entreprise ouverte 365 jours par an (si si, ça existe...). Le jour où tu travailles jusqu'à 23h un 25 et un 31 décembre, tu comprends vite que chaque jour se vaut vraiment... (en tout cas dans la tête de certains employeurs !).
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Quand tu réalises qu'il n'y a pas assez d'heures dans 24 h (assez rapidement en fait). Je ne sais pas pour toi lecteur mais je ne suis pas vraiment du genre à me laisser débordée. En d'autres termes, je suis plutôt organisée comme fille. Enfin j'étais. Car le jour où tu commences à bosser en horaires décalés, tu revois subitement tes priorités. Faire des courses ? Se nourrir ? Pouah, c'est utile ça ?! A présent, tu n'as plus qu'une seule obsession : DORMIR !! Alors bien sûr, au moment où tu signeras ton contrat, tu auras peut-être réussi à te persuader que TOI, tu géreras la fougère et que tu parviendras à tout gérer de front (tu fais bien d'y croire mais tu vas tomber de haut... Sauf si une vraie Wonderwoman sommeille en toi. Si tel est le cas, je m'incline !). Dans les faits, bosser en horaires décalés laisse la moitié de la journée pour faire... autres choses (tout un programme, donc !). Dans les premiers temps, tu y arriveras d'ailleurs sans difficulté. Mais rapidement, tu seras rattrapée par ton ennemi number one : la fatigue. Et tu réaliseras vite qu'en dehors de dormir et de travailler, tu n'as pas vraiment le temps de faire plus... Alors à part en arrêtant définitivement de manger et de dormir, tu dois te faire une raison : 24 h, c'est vraiment trop court !
To be continued...
Bien évidemment, il n'y a pas que des côtés négatifs à travailler en horaires décalés. Si tu as la chance de faire un boulot que tu aimes, il est même probable que ces petits "désagréments" soient vite oubliés. Mais ils sont quand même pesants (ne nous voilons pas la face) et je pense que c'est un mode de vie auquel on ne peut adhérer que pour une courte période de sa vie, à moins qu'on ne veuille y laisser sa santé, physique comme psychologique ! Heureusement, il y a aussi les aspects "semi-positifs"... ;) Avoir des jours de repos en plein milieu de la semaine et pouvoir faire ses courses dans des supermarchés déserts (on est pas dérangé par les voisins), il est vrai que c'est assez plaisant (mais ça ne rattrape pas le 1er dimanche des soldes passé à travailler... Grrr !). Voir des films au cinéma en tête à tête avec l'écran, assister à des expos où il y a peu de monde... c'est génial mais il faut apprécier de faire ça seul puisqu'en toute logique, quand vous ne travaillez pas, les gens aux horaires "normaux" eux sont au boulot ! Un mode de vie avec lequel il faut apprendre à composer... Tu l'auras compris je pense lecteur chéri, la meilleure façon de faire durer ton histoire d'amour avec les horaires décalés, c'est encore de ne signer qu'un CDD... ;)
Et toi lecteur, horaires traditionnels ou décalés ?
Envie de passer du côté obscur de la force en s'essayant aux décalés ?!