Hello mes petits romantiques !
Aujourd'hui, osons les questions indiscrètes (d'entrée de jeu, soyons fous ;)) : vous a-t-on déjà fait une déclaration d'amour renversante, donner preuve d'un attachement sans faille, mis des paillettes dans les yeux et des papillons dans le ventre, écrit une lettre déchirante ou donner des excuses que vous n'attendiez tout simplement plus ? Vous a-t-on déjà traité comme quelqu'un de véritablement unique, comme quelqu'un de spécial ?
Une bonne excuse se fait en trois temps :
Je suis désolé.
C'était ma faute.
Comment puis-je arranger les choses ?
Malheureusement, beaucoup de personnes oublient la troisième partie...
Il y a quelques temps, la découverte d'une chanson m'a laissé sous-entendre que tout ceci était possible, même lorsqu'on pense que le coche est passé depuis longtemps. Eels, un groupe de rock américain (excellent par ailleurs), a écrit à ce jour la chanson la plus déchirante à mes yeux, en tout cas en terme de paroles : I'm going to stop pretending that I didn't break your heart. Le titre ("je vais cesser de prétendre que je n'ai pas brisé ton cœur") parle de lui-même mais en voici tout de même un court topo : quatre ans après une rupture, le chanteur du groupe écrit à la personne qui a partagé sa vie quelques années plus tôt et lui explique qu'il est enfin prêt à reconnaître qu'il ne s'est pas comporté convenablement avec elle, qu'il le regrette amèrement et qu'il a désormais conscience qu'il a bel et bien brisé son cœur (ce qu'il avait délibérément choisi d'ignorer en premier lieu... Ce qu'on ne veut pas voir n'est pas vraiment réel comme chacun sait !).
Il sait qu'il est "en retard" de plusieurs années (sérieusement ?!) et que tout ceci n'a plus aucun sens puisqu'ils évoluent désormais dans deux mondes et dans deux vies opposées (elle a d'ailleurs probablement, souhaitons-lui, refait sa vie depuis longtemps...) mais il ressentait le besoin de lui dire envers et contre tout. Malgré le temps qui passe et la vie qui poursuit sa course inlassablement, il tenait à lui dire qu'il regrette sincèrement le mal qu'il a pu lui faire et qu'il aurait dû la traiter beaucoup mieux lorsqu'il avait la chance de partager sa vie. Il ajoute qu'il ne voulait pas lui faire du mal ou la blesser : il n'avait seulement pas conscience que ses actes auraient des conséquences définitives... Je ne vous cache pas que cette mise à nue musicale, ce témoignage édifiant au cœur duquel on peut sans doute tous se reconnaître, me touche au plus haut point (quelqu'un aurait-il la gentillesse de me donner un mouchoir ?).
Ne me fais pas attendre uniquement parce que tu sais que je le ferai...
Bon, c'est clair, on ne va pas se mentir : de vous à moi, le mec a plus que pris son temps (c'est le moins qu'on puisse dire : j'ai beau être émotive, je n'en suis pas moins réaliste !). Quatre ans pour reconnaître ses torts et s'excuser enfin, ce n'est pas rien. On peut dire que la nana a plus qu'eut le temps de pleurer toutes les larmes de son corps en écoutant le dernier album d'Adèle (ou de Birdy, je vous laisse choisir !) et en vidant 250 pots d'Haagen Dazs caramel noix de macadamia. Mais quand même, le résultat est là : il a fini par s'excuser et cet acte me bouleverse.
Je voulais que tu te battes pour moi...
J'imagine la fille en question monter dans sa voiture pour aller bosser, entendre ce titre à la radio et réaliser qu'il s'adresse directement à elle. Qu'a-t-elle pu penser à cette seconde précise ? A-t-elle été étonnée, surprise, en colère ? S'en est-elle moquée car "l'eau avait depuis longtemps coulé sous les ponts" ? A-t-elle souri ? Je pense qu'à sa place, je n'aurai pas pu m'empêcher de penser : "Enfin ! Il n'est jamais trop tard...".
Laisse-moi deviner : tu es désolé ?
Et on peut se poser franchement la question, comme ça, de vous à moi : des excuses peuvent-elles être trop tardives ? Sans doute, car lorsqu'une personne a été profondément meurtrie par une autre, de simples excuses ne suffisent souvent pas à arranger la situation... Ce qui est fait est fait et parfois, un retour en arrière est tout simplement impossible.
Si tu pars sans raison, ne reviens pas avec une excuse...
Mais, même tardives, des excuses sont rarement inutiles et peuvent même s'avérer salvatrices. C'est incroyable de penser au pouvoir que peuvent avoir trois petits mots sur un être humain, même s'ils ne sont pas en mesure de tout arranger. Je suis désolé... On réalise subitement que l'autre nous respecte assez pour nous prendre en compte en tant que personne. S'excuser, ce n'est pas se rabaisser comme certains l'envisagent, c'est tout simplement comprendre que l'autre méritait mieux, bien mieux que ce qu'on a pu lui offrir, et le reconnaître ouvertement. C'est s'agrandir et non se rabaisser que de s'excuser enfin, même plusieurs années plus tard. C'est surtout libérer l'autre, et ça ça n'a pas de prix...
S'excuser ne signifie pas toujours que vous avez tort tandis que l'autre personne a raison.
Cela signifie juste que votre relation vaut plus à vos yeux que votre ego...
Mais qui est vraiment capable de proférer des excuses honnêtes et sincères, mêmes tardives ? (levez la main dans l'assistance !). La plupart des gens savent parfaitement qu'ils ont été blessants, en actes ou en paroles. Mais la plupart se contentent de penser que le temps fera son œuvre et "réparera" de lui-même le mal fait...
"Ils disent que le temps répare les choses
mais vous devez en fait vous en charger vous-mêmes..."
(Andy Warhol)
On mérite pourtant tous de vraies excuses lorsqu'on a été meurtri, qu'on choisisse de les accepter ou non. Sans elles, comment avancer ? Comment s'en remettre ? On peut toujours jouer les forts, se blinder et continuer à avancer. Mais tout au fond de nous, les blessures que ces quelques mots pourraient soulager ne se referment pas toujours... Peut-être que le groupe Blue avait raison finalement : aujourd'hui encore, Sorry seems the hardest word pour de nombreuses personnes et le temps n'y change pas grand chose...
Jamais un échec.
Toujours une leçon.